Paule, saint François de

Dates :

1416-1507

Profession principale :

Originaire de Calabre, François se livra très tôt à une vie d’ermite. Rejoint par des adeptes, sa notoriété finit par atteindre le royaume de France et notamment le roi Louis XI qui lui demanda de venir à la cour. D’abord réticent, il finit par accepter la proposition du roi sur les conseils du pape et du roi de Naples. Après la mort du roi, le 30 août, seulement 4 mois après son arrivée, il décida de rester en Touraine et fonda deux couvents à Amboise et au château du Plessis. L’influence de l’ermite ne cessa de grandir auprès de la cour et de la famille royale. Son couvent de Paris jouit des libéralités d’Anne de Bretagne, celui de Gien de celles d’Anne de Beaujeu. Le roi Charles VIII en fit l’un de ses plus proches conseillers. François de Paule serait même à l’origine du prénom du dauphin, fils de Charles VIII et Anne de Bretagne, Charles Orland [Jouanna, 2001, p. 828]. C’est en tout cas l’ermite qui procéda à la cérémonie du baptême du jeune prince dans la chapelle du château du Plessis-lès-Tours le 13 octobre 1492 [Giraudet, 1883, p. 165-166]. S’il le consulta bien moins que son prédécesseur, Louis XII accorda cependant sa protection à François de Paule. Grâce à la faveur du roi de France et du pape, François put établir, en 1488, un ordre connu sous le nom de Minimes, accolé au château du Plessis-lès-Tours [Jouanna, 2001, p. 828]. Non seulement, il entretint des liens privilégiés avec la cour et la couronne, mais également dans les plus puissantes familles tourangelles. Certaines d’entre elles se virent ainsi confiées la charge de procureur des biens temporels de l’ordre créé par François [Jouanna, 2001, p. 828].

Il s’éteignit au Plessis le 2 avril 1507. Louise de Savoie fit construire un tombeau pour accueillir sa dépouille, qui subit les ravages d’un protestant en 1562. Identifié et inculpé, Petit-Jacques Salbert fut condamné à la pendaison pour son acte de vandalisme. Il fut exécuté dans la foulée sur la place du Grand-Marché [Chalmel, 1818, p. 227]. L’aura de François de Paule lui permit d’obtenir seulement 6 ans après sa mort la béatification puis la canonisation en 1519 [Jouanna, 2001, p. 829]. Louise de Savoie alla jusqu’à s’attribuer le succès de cette entreprise [Boitel-Souriac, 2010].

 

Bibliographie

Boitel-Souriac Marie-Ange, « François de Paule, intercesseur pour la prospérité du couple royal ? », dans Saint François de Paule et les Minimes en France de la fin du XVe au XVIIIe siècle, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 2010.
Chalmel Jean-Louis, Tablettes chronologiques de l’histoire civile et ecclésiastiques de Touraine, Tours, Letourmy, 1818.
Giraudet Eugène,  Histoire de la ville de Tours. Tome I, Tours, 1883.
Jouanna Arlette, Hamon Philippe, Biloghi Dominique et Le Thiec Guy, La France de la Renaissance. Histoire et dictionnaire, Paris, Bouquins Éditions, 2001.


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